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ABADLA  LE GRAND GUIR
10 septembre 2008

La Vallée de Guir

D'APRES L' ETUDE PEDOLOGIQUE DU P.I D'ABADLA

Référence : - Demande d'étude verbale de M , le Directeur du service de la colonisation et de l'hydraulique en date du 04/01/1956.

            Cette vallée s'étend depuis ZKAKAT DHAB au Nord jusqu'à la Garet Tseïla au Sud.Toutes la haute Vallée du Guir, jusqu'au Ksar des Ouled bel guiz est formée par un couloir encaissé topographiquement inutilisable à cause du nombre des buttes sableuses qui l'encombrent.

             A l'Ouest de la vallée s'étend une zone de sols alluviaux,à texture légère au Nord de la piste de Tabelbala, puis de plus en plus fine à mesure qu'on s'avance vers le où elle devient très fine. Ces sols reposent sur du sable rougeâtre probablement dunaire. Ils sont très ravinés et constituent une bande Nord Sud qui sera difficile à mettre en valeur. Ils sont séparés par une bande alluviale des sols éoliens d'ablation (REG ou désert pavement) de l'Ouest par des sols alluviaux cultivables jusqu'à hauteur des Toumiat, plus au Sud ils sont bordés par des dunes.

            La mise en valeur de ces sols demandera de gros travaux de nivellement et au Sud des apports de sables pour alléger leur texture. Les terrassements à réaliser seront de l'ordre de 4 à 5000 m3 par ha. Dans le Nord , un essai de comblement des ravines par l'eau du Guir pourrait être entrepris, il suffirait d'établir dans ces sols des seuils formés de petites barrages dans les ravines.

            Les eaux déposeraient alors leurs limons et donneraient du " corps " aux terrains. Dans le Sud, cette technique ne serait pas rentable à cause de la, texture fine des sols. A partir de la Garet Ben Batel un cordon dunaire occupe le milieu de la vallée et descend jusqu'aux Toumiat. Au Sud des Toumiat des dunes limitent la plaine vers l'Ouest. Les sols qui les constituent sont inutilisables.

            Le Guir qui coule à l'Est de la plaine est bordé dans sa partie Nord et dans sa partie Sud d'une foret de tamarix importante exploitée pour le bois à brûler. Il serait urgent de réglementer sérieusement cette exploitation car cette foret est la seule ressource en combustible de la région. Elle est par endroit très dégradée surtout aux abords de la piste de Tabelbala d'où elle a disparu.

           Des îlots de Tamarix se rencontrent à l'Ouest des dunes dans le Nord et ceux-ci bordent le cordon dunaire à l'Ouest et à l'Est. Ces tamarix occupent des sols à texture moyenne, ils sont ravinés par les débordements du Guir. Dans la partie Nord de la plaine la rive gauche du Guir est formée par des sols légers ou moyens, déjà cultivés à hauteur de la Garet Ben Batel et ils peuvent être ravinés par les crues du Guir.Ces sols se poursuivent à l'Ouest d'Abadla le long du bras du Guir qui se dirige vers la Dayet Tiour.

          Vers le Sud ces sols sont ravinés, deviennent lourds en surface et on atteint une zone encore inondée par le Guir.De chaque côté du cordon dunaire, il existe des plateforme alluviales dont les sols à texture moyenne seraient très favorables à la culture. Actuellement, ils manquent d'eau et de drainage Et ont une salure relativement forte. Des solontchaks existent à l'Ouest des dunes, ils se développent surtout à partir de la piste de Tabelbala, leur texture est toujours lourde.

           Les superficies qu'occupent ces sols augmentent fortement au Sud des Toumiat, ils ont par place une texture plus légère donnant à leur surface un aspect soufflé. Dans cette zone les sols alluviaux peuvent se saler. L'inondation d'une partie de la plaine entre le Ksar Doui Menaï au Nord et le Moungar Tseïla au Sud, révèle l'existence d'un seuil dans le Guir qu'il serait important de détruire pour permettre le drainage des terrains.

           En résumé si le drainage de la plaine est réalisé, tous les terrains situés au Nord de Toumiat et de Moungar Tseïla sont récupérables aisément jusqu'au Ksar des Ouled Bel Guiz à l'exception des dunes et peut être des zones ravinées. Une faible partie des sols du secteur Sud est utilisable et une partie récupérable.

           Une étude plus poussée de ces terrains sera nécessaire , car les eaux du Guir en fin de crue, le 15/02/1956, au radier d'Abadla contenaient 6,3 m.é. de ça,5,7 m.é. de Mg. 21,4 m.é. de Na, soit 64 % de Na avec une conductivité à 25° c de 3,490 micromhos, il est donc probable que ces eaux enricheront le complexe du sol en Na et favoriseront sa salure. Pour ces études, il sera nécessaire de disposer d'une carte topographique au 1/20.000e et d'un profil en long de l'oued Guir. Une quinzaine de sondage à 20 m seront nécessaires.Dans un rapport précèdent un emplacement de station expérimentale a été proposé.

                                                                            SIGNE : Section de pédologie du S.E.S.

              Adopté et transmis: Ce rapport donne les premiers résultats d'un travail effectué en équipe, par tous les spécialistes de la section de Pédologie. L'homogénéité des résultats est réalisée par la carte d'utilisation des sols, qui illustre très clairement la synthèse ébauchée en fin du rapport.

              Les résultats résumés au maximum, pourraient ainsi se traduire.

                   1° terrains directement utilisables: 18.000. ha Dont : 3.000 portant des cultures, ou des traces de cultures.

                   2° Terrains difficilement récupérables: 5.000 ha

                   3° Terrains très difficilement récupérables: 11.000 ha.

                Bien entendu, ce bilan n'est que provisoire et demande à être confirmé pour les résultats d'analyse, ce qui ne saurait tarder. On est donc assuré que 15.000 ha au moins peuvent être nouvellement mis en valeur, sans aménagements particuliers des sols et vu sous l'angle pédologique, le projet est certainement très réalisable et intéressant.

               Nous nous permettrons de faire remarquer l'idée suggérée par les pédologues, consistant dans la réalisation d'un "nivellement naturel" de certaines des zones ravinées: ceci vaudrait la peine d'être expérimenté rapidement, car il est évident qu'on ne pourra plus compter sur des aménagements de ce genre, une fois le barrage construit.

               Nous relèverons également une apparente contradiction relative à la salure des eaux de crue: il est question dans la zone Nord, de traces d'eau de crue traduisant une salure notable, alors que les eaux de la Dayet Tiour sont douces. Ceci est à rapprocher de l'utilisation actuelle des eaux de crues: les grandes crues aux eaux très douces et qui vont seules à la Dayet Tiour, ne sont que très peu employées à l'irrigation, laquelle utilise les petites crues, ou le débit semi permanent du Guir, dont les eaux sont relativement chargées (importance de l'apport résultant du drainage des terrains crétacés et carbonifères, en aval de Djorf Torba).

               Ceci nous rappelle qu'on ne doit pas perdre de vue que l'exécution de l'ouvrage de retenue permettra de distribuer des eaux d'une qualité très supérieure à celle utilisée actuellement, ce qui peut représenter un bon coefficient de sécurité vis-à-vis de l'évolution possible des terrains. En conclusion, on peut dire que les études pédologiques étant maintenant suffisamment avancées, il y a lieu de passer activement la partie agrologique.

               La station expérimentale qui a déjà fait l'objet de plusieurs études, devra être réalisée en même temps que la section agrologie utilisera la carte des sols ci-annexés pour établir une carte des vocations culturales en premier stade. 

                                       COPIE CONFORME A L'ORIGINAL: BIRMANDREIS, 18 Novembre 1956

                  Le Géologue principal, Chef du 1er Arrondissement Signé P.GEVIN

Destinataire: M, Le Directeur de l'H.E.R. M, L'Inspecteur général des Mines

                     M, L'Inspecteur général d'Agriculture

                     M, L'Ingénieur en chef du S.C.E.G.G.T

                     M, L'Ingénieur en Chef de la 2ème Circonscription

                     M, SIMONNEAU.

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